Philip Jones Griffiths est donc mort…

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Pourquoi donc ? Tu t’interroges, lecteur inexistant, c’est que tu ignores le parcours fabuleux d’un homme qui, par son travail profond et détaillé, à sans doute écourté (un peu) le conflit du Vietnam. Donc parce que son intransigeance et son énergie avaient fini par le faire croire immortel.
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Son premier job, Griffiths l’obtient en 1961 à l’Observer. Lui l’impénitent voyageur a déjà quitté son Pays de Galles natal pour Londres. Le mouvement élevé au rang de principe mais pas seulement.
 
Il se familiarise avec les conflits armés en Algérie, dès le début de la guerre. Il séjournera ensuite en Afrique centrale. Mouvement mais aussi souci de comprendre et de photographier au plus juste.
 
Le temps de se faire la main. Le temps que Johnson décide d’engager les Etats-Unis au Vietnam. La terre de naissance photographique, à mon sens, de Griffiths. Il y fera plusieurs séjours entre 1966 et 1971, il signera plusieurs ouvrages sur cette guerre et ses conséquences.
 
Parmi eux « Vietnam Inc ». Un chef d’œuvre de journalisme et d’analyse. Si près d’un conflit si meurtrier, il en tire les conclusions les plus cinglantes. Un ouvrage foisonnant d’anecdotes, vécues, qui illustrent terriblement le degré d’impréparation des Américains et, par voie de conséquence, l’impact sur les Vietnamiens.
 
Griffiths signe un livre référence.
 
Mais il continuera son périple au Cambodge, en Israël, au Koweït. Là où ça cogne, là où ça vit. Un peu à l’image de l’agence Magnum qu’il présidera au début des années 80.
 
Alors voilà, Griffiths n’est plus tout à fait et il reste tout à fait. 72 ans et des années encore.


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