Le prix Pulitzer de la photo d’information laisse perplexe

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Adrees Latif, photographe de l’agence Reuters a reçu le 8 avril dernier le prix Pulitzer dans la catégorie de la photo d’information. Pendant le mouvement de contestation des bonzes en Birmanie, c’est lui qui a saisi les derniers instants d’un journaliste japonais tué à Rangoon.

Difficilement entré en Birmanie, alors en pleine crise, Adrees Latif a pris sa photo depuis un passage piéton qui surplombe une pagode. De là, il photographie une foule compacte venue exprimer sa colère devant les méthodes du gouvernement birman.


Quelques minutes plus tard, éclate une fusillade. C’est à ce moment là que tombe Kenji Nagai, journaliste japonais. Mortellement blessé. Laissé là, mourant, par la police birmane qui vient de le viser.


Adrees Latif explique qu’il a alors, « par instinct », « photographié à quatre reprises l’homme sur le dos ». C’est l’un de ces clichés qui lui vaut aujourd’hui ce prix.

Mais pourquoi une telle récompense. Pour célébrer une sorte de mise en abîme du journalisme et des
risques encourus au quotidien par ceux qui en portent les valeurs ? En hommage à Kenji Nagai ? Pour inciter à se mettre à l’abri derrière un mur plutôt que de s’exposer en première ligne ?

Le jury du Pulitzer justifie en quelques lignes fumeuses et maladroite sa décision. Je regrette ce choix. Il est donneur de leçon ou pas assez.

Publié dans Actu

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B
What a capture here..<br /> So nice add by you..your work is admirable..
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